Jésus est bien le Roi de l’univers

En ce jour de fête du Christ Roi de l’univers, Luc nous donne à voir, au pied de la croix, les chefs religieux qui tournent Jésus en dérision, les soldats romains qui font de même et jusqu’à un crucifié à ses cotés qui l’injurie.

Il faut dire que pour les scribes et les pharisiens voir Jésus dévêtu, agonisant cloué à une poutre, coiffé d’une couronne d’épine, humilié publiquement sur l’instrument de mort réservé aux esclaves et aux parias, cela a de quoi les pousser à l’ironie et la moquerie. Ils attendaient, comme tout Israël, l’envoyé de Dieu, le Messie, le successeur du grand roi David dont nous a parlé la première lecture, un roi de gloire et de puissance, un chef de guerre capable de chasser les romains et de rendre au pays sa grandeur et sa gloire, un puissant pouvant imposer la loi divine à tous. Alors devant ce crucifié qui s’était permis de les interpeller de manière assez forte sur leur manière de vivre leur foi et d’interpréter la loi, ils trouvent leur revanche. A leurs yeux, cet homme humilié, ridiculisé, injurié qui agonise, ne peut être le Messie, il ne peut être qu’un imposteur. C’est peur eux l’heure de leur victoire.

Par contre le deuxième crucifié nous donne probablement la clef de compréhension quand, dans sa grande humilité, il dit à Jésus « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » et Jésus de lui répondre : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Jésus est bien le Roi de l’univers, non pas un roi de puissance et de gloire éphémère, non pas un roi chef d’une armée invincible, non pas un chef pouvant imposer sa volonté, non pas un puissant par sa fortune, mais celui qui est seul capable de nous ouvrir les portes du paradis, seul capable de nous offrir la gloire divine, la vie en Dieu, la plénitude éternelle. Comme le souligne St Paul dans la deuxième lecture « rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. »

Voilà la vraie, absolue et unique puissance et royauté de Jésus le Christ mort et ressuscité par amour pour nous. Son pouvoir c’est celui du don de sa vie, c’est son amour infini capable de faire de nous, pauvres pécheurs, les héritiers de la vie divine.

Le visage du roi de l’univers, visage de l’homme crucifié, humilié, agonisant sur la croix, nous invite je crois à nous garder de l’orgueil des chefs religieux et des soldats romains. Sur les visages de nos frères et sœurs, mêmes abimés et blessés par une vie difficile ou chaotique, n’oublions pas de reconnaitre celui du Roi de l’univers. Demandons au Seigneur l’humilité du bon larron, qui se reconnait lui-même pécheur, et qui s’interdit de tout jugement, de toute moquerie, mépris ou injure.

N’oublions pas que Jésus s’est identifié à nos frères et sœurs, nu, affamés, étrangers, malades ou prisonniers. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ils sont pour nous visages du Christ, visage du Roi de l’univers.

Que Dieu nous donne la grâce de l’humilité, de la bienveillance et de la miséricorde envers tous nos frères et sœurs qui qu’ils soient, afin de pouvoir entendre un jour le Roi de l’univers nous dire à nous aussi « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »