12 déc. 2025
Le plus petit dans le royaume des Cieux
« Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
Matthieu 11:11
« Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
Etrange phrase qui conclut l’évangile de ce jour. Comment Jean Baptiste peut-il être à la fois le plus grand et le plus petit ? Pour comprendre reprenons au début de cet évangile.
Jean est en prison et il a des doutes « es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Lui qui avait annoncé la venue de Jésus, qui l’a désigné au jour de son baptême comme le messie, voilà qu’il se pose des questions. Il attendait un Messie qui prenne le pouvoir civil et militaire, qui lève une armée et chasse l’occupant romain, qui inaugure un monde de justice et de paix, un royaume d’où tout mal aurait été éradiqué même par la violence… mais Jésus ne fait rien de tout cela, il fréquente les pécheurs, et ne s’attaque pas aux Romains mais verbalement aux prêtres, aux lévites, aux pharisiens…. Il y a de quoi nourrir le questionnement de Jean Baptiste.
Jésus dit de lui « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste », avec les mots « personne ne s’est levé » nous sommes dans le passé. Jésus nous dit que jusqu’à ce jour il n’y a pas eu de prophète plus grand que Jean baptiste. Mais Jean fait parti du passé, il est de l’ancienne alliance, et il attend de Dieu qu’il agisse comme il l’a fait pour le peuple Hébreu en Egypte, avec force et puissance, comme dans le désert et chaque fois qu’il a donné la victoire militaire à son peuple.
Mais Jésus est venu nous révéler Dieu agissant d’une tout autre manière. Il ne se révèle plus dans les victoires de son armée, il se révèle par la naissance de son fils dans une étable et sa mort sur une croix. Il ne réserve plus son amour au seul peuple d’Israël mais à toute l’humanité et en priorité aux petits, aux humbles, aux pauvres, aux exclus, aux pécheurs repentis….
Et Jean-Baptiste, dont aucun prophète de l’ancienne Alliance n’est aussi grand que lui, est plus petit que celui qui aujourd’hui reconnaît en Jésus le visage de Dieu, un visage de miséricorde, de tendresse, d’amour universel, et personnel…
Alors, que nous dit cet évangile à nous aujourd’hui ?
Et bien peut-être nous invite-il à être attentifs à regarder de prêt l’attente qui est la notre en ce temps de l’Avent.
Qu’attendons-nous de Dieu qui vient nous rejoindre en notre humanité ? Qu’il fasse à notre place, qu’il règle lui-même nos problèmes personnels et ceux du monde ? Qu’il nous évite toute souffrance et toute difficulté ? Nos attentes ne seraient-elles pas alors comme celles de Jean-Baptiste, de l’ancienne alliance ?
Jésus nous invite à attendre de Dieu qu’il nous éclaire, qu’il nous dise le chemin de la vraie vie, qu’il nous donne la force d’y avancer avec courage. Il nous invite à participer activement et concrètement à faire avancer son royaume de paix, de justice et d’amour. Souvenons-nous ce qu’il a dit à propos de la prière au chapitre 11 de Luc : " demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira… Si donc vous, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient !"
Demandons à Dieu son Esprit Saint, son Esprit de force, de lumière et de vérité, de paix de justice et d’amour et nous serons compté parmi les grands dans le Royaume des Cieux, et nous saurons accueillir Dieu qui vient à nous en la nuit de Noël.
Écrit par Jean-Luc Barrié

