Les pauvres ne sont pas là par hasard

« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer.. » nous dit Jésus. En méditant cette parole, en ayant en tête que ce dimanche est celui de la collecte du Secours Catholique, m’est revenu en mémoire des mots du pape Léon dans son premier texte officiel, son exhortation apostolique Dilexi te.

En effet il écrit au numéro 14 « Les pauvres ne sont pas là par hasard ni en raison d’un destin aveugle et amer. La pauvreté n’est pas non plus, pour la plupart d’entre eux, un choix. Certains osent pourtant encore l’affirmer, faisant preuve d’aveuglement et de cruauté »… et il continu au n° 15 «Même les chrétiens, en de nombreuses occasions, se laissent contaminer par des attitudes marquées par des idéologies mondaines ou par des orientations politiques et économiques qui conduisent à des généralisations injustes et à des conclusions trompeuses. »

Oui il nous faut prendre garde à ne pas nous laisser égarer par des idéologies, des propos, des généralisations qui ne rendent pas comptent de la réalité vécue par beaucoup de nos contemporains. Plus de dix pour cent de la population française vie sous le seuil de pauvreté. 4 millions de français sont mal logés. En 2024 900 personnes sont mortes dans la rue dont trente enfants.

Le pape éclaire notre regard et nous invite à quelques déplacements. Ils nous dit «L’amour des pauvres est un élément essentiel de l’histoire de Dieu avec nous et, du cœur même de l’Église, il jaillit comme un appel continu aux cœurs des croyants, aussi bien des communautés que des fidèles individuels. En tant que Corps du Christ, l’Église ressent comme sa “chair” propre la vie des pauvres, lesquels sont une partie privilégiée du peuple en marche. C’est pourquoi l’amour des pauvres – quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste cette pauvreté – est la garantie évangélique d’une Église fidèle au cœur de Dieu. En effet, tout renouveau ecclésial a toujours eu parmi ses priorités cette attention préférentielle envers les pauvres… »

Léon XIV nous donne comme critère de fidélité à l’Eglise voulue par le Christ la place privilégié des pauvres en son cœur et dans toute sa mission.

Le pape vers la fin de son exhortation, après avoir souligné l’importance de donner un travail à tous et que l’aumône ne dégage pas les autorités compétentes de leur responsabilité nous dit « en tant que chrétiens, ne renonçons pas à l’aumône. Un geste qui peut être fait de différentes manières, et que nous pouvons essayer de faire de la manière la plus efficace possible, mais nous devons le faire. Et il vaudra toujours mieux faire quelque chose que ne rien faire. Dans tous les cas, cela touchera notre cœur. Ce ne sera pas la solution à la pauvreté dans le monde, qui doit être recherchée avec intelligence, lutte et engagement social. Mais nous avons besoin de nous exercer à l’aumône pour toucher la chair souffrante des pauvres. »

Le Secours Catholique est une organisation qui porte fortement ce programme d’aide aux plus pauvre, d’où l’importance aujourd’hui de notre générosité.

Et notre pape de conclure « L’amour chrétien brise toutes les barrières, rapproche ceux qui sont éloignés, unit les étrangers, rend familiers les ennemis, franchit des abîmes humainement insurmontables, pénètre dans les replis les plus cachés de la société. De par sa nature, l’amour chrétien est prophétique, il accomplit même des miracles, il n’a pas de limites : il est pour l’impossible. L’amour est avant tout une façon de concevoir la vie, une façon de la vivre. Eh bien, une Église qui ne met pas de limites à l’amour, qui ne connaît pas d’ennemis à combattre, mais seulement des hommes et des femmes à aimer, est l’Église dont le monde a besoin aujourd’hui. »