Préparer nos cœurs pour Noël

Jean-Baptiste invite ces contemporains à se préparer à accueillir le Messie qui doit venir. Ce Messie annoncé par le prophète Isaïe dans la première lecture. Pour cela il leur dit : « Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ».

Je crois que penser avoir Abraham pour père c’est se dire que nous sommes prêt puisque nous sommes de la descendance du père des croyants. C’est penser qu’il nous suffit d’être ce que nous sommes, faire ce que nous faisons déjà, que nous n’avons rien à changer, qu’il nous suffit de continuer ainsi, puisque nous serions sur la bonne voie. Alors que Jean-Baptiste nous invite au contraire à ne pas nous reposer sur nos lauriers mais de toujours chercher à produire « des fruits de conversion ». C'est-à-dire à sans cesse ajuster nos pensées, nos paroles, nos attitudes et nos actes à la Parole de Jésus, à son exemple. Et nous n’avons jamais fini d’essayer d’aimer comme il nous aime. Nous n’arrivons jamais à cette perfection d’amour et de miséricorde.

Il faut reconnaitre que ce chemin de conversion est difficile et que nous risquons de nous décourager.

St Paul dans la deuxième lecture vient nous éclairer. Il nous parle tout d’abord de persévérance. Nous vivons tous des moments de doutes ou de découragement. Depuis le temps que nous faisons des efforts et que nous retombons toujours et même souvent sur les mêmes obstacles ! Paul nous invite à ne pas nous décourager, à persévérer car la persévérance conduit à l’espérance.

Puis il nous donne quelques chemins de conversion. Il nous dit : « Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus. » puis « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. »

En ce temps de l’Avent, qui nous prépare à la grande fête de Noël, si nous faisions l’effort d’être bien d’accord entre nous et pour cela de nous accueillir comme Dieu nous accueille.

Que ce soit en famille, au travail, sur le village et dans nos relations amicales et associatives et dans la communauté paroissiale, il y a tellement d’occasion, de se disputer et de se fâcher ! Et si, en ce temps privilégié, avec Noël en perspective, nous essayons, chacun, de veiller à justement sauvegarder la paix, la bonne entente, l’écoute, l’attention mutuelle. En faisant preuve plus que jamais de miséricorde. En nous accueillant à la manière de Dieu, c'est-à-dire en accueillant l’autre avec ses qualités et ses défauts, avec ce qui nous plait et nous séduit en lui, mais aussi avec ce qui nous énerve ou nous insupporte.

S’accueillir les uns les autres avec bienveillance. Voilà bien ce qui peut être un fruit de conversion, une manière de préparer notre cœur à accueillir Dieu qui vient nous rejoindre en notre humanité dans la naissance de Jésus. Comment pourrions-nous accueillir Dieu que l’on ne voit pas si nous n’accueillons pas le frère que l’on voit ?

Pour nous y aider St Paul nous dit aussi « Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. » Je crois que l’on peut comprendre cette phrase de deux manières. Tout d’abord, le fait que nous veillons à être bien d’accord entre nous, bien uni, cela rend grâce à Dieu, c’est le plus beau cadeau que nous puissions lui faire, cela réjoui son cœur de Père. Mais cela peut vouloir dire aussi que c’est dans la prière que nous trouverons la force de cette unité, la force de cette bienveillance, de cette miséricorde.

En ce temps de l’Avent redoublons d’attention à donner du temps au Seigneur dans la prière pour que nous sachions aimer comme lui et ainsi lui rendre grâce et préparer notre cœur à l’accueillir au soir de Noël.